Bali et l'hindouisme: Mes premiers pas

Je me suis réveillé en me disant que le moyen le plus simple et rapide pour commencer a comprendre Bali et sa culture, était de faire la visite de quelques temples, accompagné d'un balinais qui pourrait m'expliquer.

Me voila donc parti pour le temple de Uluwatu. Solution de facilitée, c'est le plus proche de chez moi.

Apres les quelques formalités administratives d'usage dans tout lieu touristique, je m’apprête a franchir le portail d’entrée quant on me demande de bien vouloir  mettre l'une de leurs jupes (sarong) autour de la taille, ainsi qu'un autre morceau de tissu en guise de ceinture. Alors avant d'aller plus loin et de laisser traîner dans vos esprits de mauvais renseignements, je tien a corriger tout de suite quelque chose. Les balinais ne portent pas de "sarong" qui est un tube de tissu musulman, mais un "Kamen".

La, je me dis "Chouette, la ceinture m’évitera de me retrouver a poils si je marche sur ma jupe par inadvertance". Je plaisante, bien entendu vous avez le droit de garder votre short sous le kamen. Mais quand même, de la je me pose mes premières questions. 

Pourquoi ce kamen et cette ceinture ? Pourquoi les balinais portent en plus un drôle de chapeau ? Pourquoi certain arborent les mêmes couleurs de kamen ? Pourquoi les bule (visiteurs) sont les seules a être affublés d'un horrible kamen violet ou bleu marine ? Pourquoi personne ne demande a toutes ces jeunes touristes occidentales de bien vouloir couvrir d'un t-shirt leur ravissantes poitrines, qu'elles ont tant plaisir a exhiber sur l’île, a la plage comme dans les grands restaurants ? Tout ceci doit bien avoir un sens, une raison d’être ! 

Croyez moi ou non, mais voici en bref les réponses que l'on m'a données. "Le kamen et la ceinture sont les éléments essentiels de la tenue traditionnelle balinaise pour rentrer dans un lieu sacré, que ce soit pour les hommes ou les femmes" Merci je m'en serait douté ! 

A la question sur les couleurs, j'ai vaguement compris qu'il s'agissait effectivement d'appartenance a des groupes, des familles, etc...mais guère plus. Le chapeau quand a lui est l'apanage des hommes, mais quand a savoir ce qu'il signifie... mystère. 

Curieusement, pour ce qui est de la poitrine apparente des femmes, mon guide a très vite su me répondre avec finesse, que quelques années en arrière, toutes les femmes de l’île vivaient et se déplacées seins nus. Le port de soutien gorge et de chemisier n’étant devenu fréquent que depuis les arrivées consécutives  des  Hollandais et des musulmans. Quel dommage !!

Bien entendu, a part sur ce dernier point pour lequel la réponse est très claire et fait sens (a croire qu'on avait déjà du lui poser la question des milliers de fois) toutes les autres réponses restent vagues et incomplètes. Je dédierais donc plus tard un article spécifique au décryptage des tenues balinaises. 

Au cours de ma visite, je passe devant des statues de monstres. Ici, les monstres sont en fait des gentils, dont l'allure effrayante a pour but de repousser les mauvais esprits.

Je découvre des arbres entourés eux aussi d'un kamen (motifs en damier la plupart du temps), ce qui signifie qu'ils sont considérés comme sacres. J'apprends que la plupart d'entre eux sont des "banyan" comme celui de cette photo.

Enfin, je découvre lors d'un magnifique spectacle au couché du soleil (sorte de comédie musicale balinaise appelée Kecak et relatant l'histoire de Ramayana), que mon postérieur a une limite de résistance inférieure a 1 heures au contact du béton. Petit conseil, si vous avez l'intention de vous y rendre, prévoyez un coussin ou quelque chose de moelleux. Le spectacle n'en sera que meilleur.

 Seconde étape de mon pèlerinage, le temple de Tanah lot, a Tabanan.

Probablement l'un des plus connus et des plus touristiques de l’île. Moins de 40 minutes de l’aéroport. Un très beau temple sur l'eau (au moins vue de l’extérieur puisque l’accès au cœur du temple est réservé a quelques balinais). Mais POURQUOIIIIII ????? :-(

Gardons cette question pour plus tard et concentrons nous sur le déroulement de la visite. 

Procédure administrative habituelle, mais curieusement personne pour me faire enfiler un kamen et/ou une ceinture. C'est quoi ce B.....L ?! 

Réponse: La partie du temple autorisée aux touristes n'est pas vraiment considérée comme sacrée. Seule la partie que vous voyez sur cette photo et dans laquelle vous n'entrerez jamais l'ai.

Je vous rassure tout de suite, ils n'y accèdent pas en pirogue mais attendent gentiment la marée basse. 

Et oui, les balinais vivent en harmonie avec la nature.

Bien arrimé sur mon rocher, mon regard s’arrête sur quelque chose que je n'avais pas vu sur le temple précédent ou plutôt auquel je n'avais pas prêté attention: Une construction verticale faite de plusieurs toits les uns au dessus des autres, dont la taille se réduit au fur et a mesure des étages. Suite a des recherches poussées (autrement dit, ni avec un guide ni auprès de mes amis balinais), j'apprend que ces constructions sont appelées Meru...

Non, non, non... Pas celui ci, mais ça se prononce pareil.






Plutôt celui la

J'aime particulièrement cette photo car elle illustre bien la simplicité de la construction et la complexité de la chose. Si vous vous amusez a compter, vous constaterez que les toits sont toujours en nombres impairs, de 1 a 11. Lubie architecturale ?! Pas du tout. Les nombres impairs sont en fait associes a l’équilibre par le centre (pas facile a expliquer, mais on va essayer).


1 représente le centre ou l’équilibre. Avec 3 vous avez 1 a gauche, 1 a droite et un au centre. Avec 5 vous avez 2 a gauche, 2 a droite et 1 au centre. Et ainsi de suite...

Le nombre  maximum de 11 toiture a lui aussi une raison d’être. Bon... la je dois vous avouer que je ne suis pas encore 100% sure de mon coup, mais je vais quand même l’écrire.

Comme vous le savez certainement, les hindouistes sont polythéistes. Nous avons tous entendu parler un jour de Shiva, Vishnou, Krishna...
Il y en a en fait un nombre incalculable, surtout si l'on prend en compte leurs différentes réincarnations.

 Il semblerait qu'il y est quand même 11 divinités principales. Chaque nombre/étage représente donc l'une d'entre elle. 11 étant la représentation de la divinité suprême.  Par ce bief, en regardant le nombre d’étage du plus haut Meru du temple, il est possible de savoir a quelle divinité il est dédié. Pratique !!!  Bon, je vous l'accorde, encore faut il connaitre quelle divinité a quel numéro.  Je cherche...




...et je trouve !!!

Alors la ça devient  un peu plus complexe. Ce nombre de 11 étages possible est associes a 11 lettres ou syllabes sacrées, dont chacune d'entre elle est associée a une divinité importante qui a sa propre couleur et son propre point cardinal.

En voici la liste:

1 = SA = Iswara = blanc = l'Est

2 = BA = Brahma = rouge = le Sud

3 = TA = Mahadewa = jaune = l' Ouest

4 = A = Wisnu = noir = le Nord

5 = I = Ciwa = mélange de 5 couleurs = le centre

6 = NA = Mahesora = rose ou motifs a damiers

7 = MA = Rudra = orange = Le sud Est

8 = SI = Sangkara = vert = Le sud Ouest

9 = WA = Sambu = bleu = Le nord Est

10 = YA = Ciwa = 5 couleurs = le centre haut

11 = OM = Le créateur composé de  Brahma, Wisnu et Siwa

Bon... ceci est encore loin d’être complet et vous aurez sans doute compris que tout a un lien (les chiffres, les couleurs, les directions, les parties du corps, les divinités, etc...). 

Troisième et dernière étape de ce récit, mais pas la moins intéressante, le temple de "Besakih", connu aussi sous le nom de "Mother Temple." Cette fois ci, je m'y rend avec ma compagne qui est je vous le met dans le mille... Balinaise. A défaut d’être une experte de sa propre religion, je me dit qu'elle au moins n'aura pas la flemme de répondre a mes questions.

Nous voila donc parti sur les routes de Karangasem, a la rencontre du plus important des temples de l’île, perchée a 1000 mètres d'altitudes sur le Flanc du Gunung Agung, le plus grand des volcans de Bali.

Quand on voit cette photo, on a juste en tête en grand "Wouaw, ça va être trop beau".

Nous arrivons donc sur place, réglons notre contribution a l'entretien du temple a peine la première roue sur le parking, puis nous nous dirigeons vers les distributeurs de "Kamen moches". Ça c'est une valeur sure, tous les Kamen de location sont moches quelque soit le temple. Bien entendu, plus c'est gros et plus c'est cher. Je ne parle évidement pas de la taille du sarong, mais de celle du temple.
Comme on dit, quand on aime, on ne compte pas, alors je ferme les yeux et ouvre mon portefeuille qui se sent d'un coup pousser des ailes.

Pas le temps de faire deux pas, qu'un monsieur bien intentionné nous accoste en me disant dans un très bon anglais que si je souhaite profiter pleinement du temple, je ferais mieux de prendre un guide, car sans lui une bonne partie du temple ne me sera pas autorisée. Et la dessus de rajouter: "Surtout aujourd'hui, car il y a une cérémonie familiale". Sur ces mots ma compagne me prend par le bras, recule d'un pas et me dit doucement que nous ne pourrons pas visiter le temple ce jour la, car ce serait péché que de perturber par notre présence, une cérémonie de famille a laquelle nous n'appartenons pas. J'ouvre des yeux grands comme des soucoupes et lui répond:  "Mais chérie, ce temple doit bien faire 1 km carré, il doit bien y avoir moyen de contourner le lieu de cérémonie de ces gens et de visiter le reste du temple !!  A son regard désolé et inquiet, j'ai vite compris que ma seule issue était de rebrousser chemin et de retenter ma chance une prochaine fois.
Bien entendu, la plupart des autres touristes, non sensibilisés au respect de la culture, sont tous entrés avec la bénédiction des caissières et caissiers.

Bilan de la visite:  La location de kamen la plus cher de ma vie... mais je reviendrai


C'est donc ce que je fis quelques temps plus tard. Enfin entré dans les lieux, je découvrais la magnificence du site et mes jambes sa grandeur et son nombre de marches. J'apprenais alors qu'il ne s'agissait pas d'un seul temple, mais d'une multitude de temples imbriqués les uns dans les autres a la manière des poupées russes.  Chaque temple est dédié a un usage particulier et ses position et orientation ont été minutieusement pensées suivant des règles que je ne connais pas bien encore.  Ce que j'en ai retenu, c'est que plus on va vers le centre et vers le haut, plus le lieux et important et sacré.
Vous pouvez aussi faire le rapprochement avec le chapitre précédents sur les lettres sacrées et les directions associées aux divinités.
Je pense que je consacrerais prochainement un article a l'architecture des temples, mais pour le moment je vous laisse vous reposer un peu. Moi je réfléchi a mon prochain article qui sera dédié a l'histoire de l’hindouisme a Bali.

SELAMAT ISTIRAHAT